Le 3 juin 2015 s’est déroulée chez la banque Degroof à Lille une première rencontre avec Ashoka, 1er réseau mondial d’entrepreneurs sociaux. Cette soirée fut l’occasion pour les dirigeants et cadres issus du monde des affaires souhaitant s’engager autour de projets d’innovation sociale de venir découvrir le parcours de 4 entrepreneurs sociaux : Guillaume Bapst (ANDES), François Marty (Chênelet), Saïd Hammouche (Mozaik RH), et Jean-Marc Guesné (Sharing Cities).
4 initiatives très différentes qui illustrent bien l’étendue des possibilités du Social Business.
En partant du constat que beaucoup de jeunes issus de la diversité connaissaient de nombreuses difficultés pour accéder à un premier emploi, Saïd Hammouche décide de créer Mozaïk RH en 2007. 1er cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines à but non lucratif, Mozaïk RH est spécialisé dans la promotion de la diversité et promeut l’égalité des chances.
Mozaïk sur LCI :
Créée en 2009, la foncière Chênelet a pour objectif de « faire de l’écologie pour ceux qui en ont le plus besoin », selon les termes de François Marty, créateur de la foncière Chênelet et entrepreneur social aguéri de la réinsertion. Cette société est aujourd’hui bailleur social agréé dans 5 régions de France , et permet à ses locataires de ne pas être engloutis sous le poids des charges de leur logement social. En effet, « en 2000, le coût d’un logement social évalué sur soixante ans était de 17% pour la construction et 83% pour les charges », explique François Marty.
L’écologie là où on ne l’y attend pas se révèle être un pari gagnant : les maires sont beaucoup plus enclins à accepter la création de nouveaux logement sociaux au sein de leur communes s’ils se révèlent être de qualité et respectueuse de l’environnement. « Manque de bol, c’est rentable mon truc ! » s’exclamait avec humour François Marty mercredi soir.
Conquérir le réseau informel de distribution des pays en développement pour le groupe BEL, tel est le pari de Sharing Cities.
Recruté en 2011 pour lancer un projet d’intraprenariat social au sein du groupe BEL, Jean-Marc Guesne a décidé de partir à la conquête d’un nouvel univers de la distribution : celui des vendeuses de rue des pays en développement. Confronté au trop classique « tu penses bien que si c’était possible, quelqu’un l’aurait déjà fait », il ne désespère pas, et mène des premières expérimentations à Ho Chi Minh, où 130 000 vendeuses de rue opèrent chaque jour.
Il s’avère qu’il était bien possible d’accéder à ce réseau de distribution, puisque qu’aujourd’hui cela représente 10 à 15% des ventes de produit BEL sur le marché, qui est même plus profitable que le business traditionnel.
En améliorant considérablement les conditions de vie précaires des vendeuses de rue, en leur donnant accès à de la micro-assurance, à un compte en banque, à l’accès de service sociaux, le programme Sharing Cities compte aujourd’hui 10 000 vendeuses au sein de son réseau.
La statistique de la réussite pour Jean-Marc Guesne ? « Aujourd’hui, plus de 40% de nos vendeuses de rue se déclarent business women, contre 0 avant le programme.»
Afin de sortir de la logique du don, Guillaume BAPST a créé en 2000 le réseau ANDES, qui compte aujourd’hui 300 épiceries solidaires. Aujourd'hui, ANDES lance Uniterre, afin de rendre accessibles des produits frais de qualité aux personnes en situation de précarité, et participe au développement de l'agriculture paysanne locale, en renforçant les liens entre producteurs et consommateurs, "pour démontrer que moins par moins, ça fait plus". « Innover par la désobéissance », tel est le crédo de cet entrepreneur social.
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