Nous étions une soixantaine mardi, à l'EDHEC, pour la nouvelle édition du Forum SoBizHub.
Après un rapide retour sur qui nous sommes et les missions de SoBizHub, ce Forum a fait la part belle aux projets, pour mieux comprendre les mécanismes du Social Business et inspirer de nouveaux acteurs.
Olivier BALLENGHIEN, Responsable Diversité et Fondation Kiabi, a présenté le projet de Centre Solidaire inauguré à Hem au mois de mars. La belle histoire d'une ancienne église qui se transforme grâce au partenariat entre la Municipalité, l'association Pacte 59 et Kiabi.
Une première expérience de Social Business pour Kiabi, que le groupe souhaite développer, dupliquer. Ce projet est également une co-construction à tous les niveaux, celui des partenaires fondateurs, mais aussi les collaborateurs du groupe, impliqués dans la création du magasin, sa gestion et l'accompagnement des personnes employées sur place, et les habitants, associés, notamment, à la réalisation du mobilier.
Nous avons également donné la parole à McCain, un des pionners du Social Business en France ! Barbara GALLI, Directrice RSE et Communication de McCain Continental Europe, est revenue sur le projet de Bon & Bien et ses résultats, 2 ans après son lancement.
Les résultats sont là ! Ils illustrent bien les objectifs écologiques, sociaux et économiques du projet. Mais cela reste aussi pour McCain une première étape, une expérimentation et une vitrine pour inspirer d'autres démarches qui allient performance économique et objectifs sociaux. Sans oublier le 7ème principe de Muhammad Yunus, constamment présent dans la présentation : "Do it with joy" !
Retrouvez ici la vidéo de présentation de Bon & Bien diffusée lors du Forum : http://bit.ly/2pObTie
Parce que les projets de Social Business naissent souvent de rencontres, inspirantes, trois projets sont venus se présenter aux participants et illustrer leur manière de concilier "Social" et "Business", deux termes qui semblent si souvent opposés...
Pour Nordine FARRAK, responsable d'antenne des Compagnons Bâtisseurs, la démarche de Social Business vient de la rencontre avec Leroy Merlin et de la volonté d'agir ensemble. Abandon de marge, constitution d'une outilthèque, formations lors d'ateliers, le partenariat se décline dans plusieurs actions. Le groupe soutien ainsi la démarche d'auto-réhabilitation de logements menée par l'association, dans une logique de pérennité économique et de recherche d'une forte valeur ajoutée dans l'intervention.
http://www.compagnonsbatisseurs.org/
Avec Bip Pop, représenté par son directeur, Sébastien SELLIER, c'est le développement de services et l'utilisation d'outils numériques qui permet de faire la passarelle entre création économique et utilité sociale. La plateforme en ligne permet de connecter les Bip, qui sollicitent une aide de proximité, pour du portage de courses par exemple, et les Pop, les volontaires "populaires". L'entreprise crée ainsi du lien social, répond aux besoins de publics fragiles, tout en offrant une réponse fiable aux besoins de groupes, de distribution par exemple, qui peuvent ainsi mieux servir leur clientèle.
Pour Vianney POISSONNIER, fondateur de la Bouquinerie du Sart, le Social Business est une histoire de reconversion ! Inspiré par le World Forum for Responsible Economy, accompagné par SoBizHub lors d'un atelier de co-création à la Chartreuse de Neuville, il a développé un projet innovant pour contribuer à l'insertion de personnes logées en centres d'hébergement. A la Bouquinerie, la récupération de livres, CD, DVD, vinyles et jeux vidéos, permet d'alimenter les activités de revente, recyclage et dons. Ces activités emploient des personnes en insertion, qui reprennent ainsi pied dans la vie économique et repartent sur de nouveaux projets.
http://www.bouquineriedusart.com/
Un des enjeux majeurs pour tous ces projets et tous ceux à venir est de parvenir à mesure leur impact, pour faire la preuve des concepts et assurer leur pérennité économique.
Le Forum s'est conclu sur une présentation conjointe de Favart et de la Sauvegarde du Nord, sur la mesure d'impact de manière générale, illustrée par l'exemple des Contrats à Impact Social.
Yoann GEFFROY, fondateur et directeur de Favart, invite tous les porteurs de projets à se poser les questions suivantes : Pourquoi mesurer l'impact ? Pour qui ? Sur quoi porter son regard ? Quand regarder ? Comment regarder ? Et comment rendre compte ? Ces questions permettent de lever les principales craintes sur l'évaluation, en cadrant la démarche et ses objectifs.
Le Contrat à Impact Social offre une illustration concrète du besoin d'évaluation. Actuellement en phase d'expérimentation, le contrat à impact social permet à un acteur social, une association par exemple, de faire financer un programme de prévention par un investisseur privé, qui sera lui-même remboursé par la puissance publique uniquement en cas de succès.
Caroline GROSSO DELAVENAY, directrice développement, mécénat et communication de La Sauvegarde du Nord, une des quatre premières structures sélectionnées pour l'expérimentation, a témoigné de cette démarche. Portant sur l'Action Education en Milieu Ouvert, le CIS vise à développer l'intervention de protection de l'enfance en ambulatoire en vue de réduire le nombre de placements en foyers. La démarche d'évaluation se construit en parallèle de la mise en place du CIS, avec obligation de faire appel à un évaluateur extérieur.
Une expérimentation que nous suivrons de près !
L'enthousiasme des intervenants, la qualité des échanges et le dynamisme des périodes de questions-réponses, sont la preuve de l'intérêt porté aux projets de Social Business. Ces projets questionnent autant qu'ils donnent envie !
C'est tout l'intérêt d'un réseau comme SoBizHub, qui favorise les rencontres, les échanges et la création de synergies.
Pour conclure, merci à l'EDHEC de nous avoir accueillis dans ses locaux, à tous les intervenants pour la qualité de leurs prises de paroles, aux membres du COPIL présents pour leur engagement et à tous les participants qui font la richesse de ce beau réseau !